Iorana à tous !
Après 15 jours en Polynésie, nous continuons notre traversée du Pacifique en faisant escale une semaine sur la mystérieuse Rapa Nui, autrement dit, l'île de Pâques (qui appartient au Chili by the way) ! C'est l'endroit le plus isolé de la planète, avec 2000 km d'océan à la ronde sans autres îles habitées ! Autant dire que ça plairait aux agoraphobes : p
L'île est assez petite (20km de long) et volcanique, avec de nombreux cratères. Il n'y a qu'un village et deux routes, une qui traverse l’île et une qui en fait le tour. La visite en voiture est donc assez facile, si on n'a pas peur des nids de poules ; )
Il faut aussi faire attention aux vaches et chevaux en liberté qui font parfois des réunions surprises au milieu de la route. On peut aussi voir une faune et flore uniques au monde. Et sur les pentes du volcan Rano Raraku, il semble y avoir d'étranges statues géantes...
Rano Raraku
Rano Raraku est en fait la carrière où étaient sculptées les "moai", les célèbrissimes statues de l'île. La visite de cette immense fabrique permet de voir les géants à tous les stades de leur création.
Aujourd'hui, la carrière contient encore 400 moai, dont certains sont très photogéniques !
Dans un autre volcan on peut voir la fabrique des "pukao", d'immenses pierres rondes qui étaient posées sur la tête des moai. Dans les deux cas, ces carrières abandonnées ressemblent maintenant à des villes fantômes peuplées de géants... Ambiance mystérieuse et frissons garantis.
Tongariki
On continue notre tour de l'île à Tongariki, le site qui compte le plus de moai finis et dressés. Quinze colosses en bord de mer qui regardent l’île du haut de leur dix mètres.
Une fois sculptés dans la carrière, les moai étaient transportés jusqu'aux villages tout autour de l'île, puis dressés sur des plates formes (ahu), et parfois coiffés d'un pukao. Comme tout les moai que l'on peut voir debout, ceux-ci ont été restaurés.
Anakena
Ce site est l'une des deux seules plages de l’île et possède surtout un ahu avec six moai. On peut voir des pukao et les détails des statues : oreilles avec longs lobes, mains et dos gravés.
La chute des moai
La visite de la côte sud de l’île permet de voir les moai tels qu'ils étaient à l'arrivée des premiers européens. Suite à des guerres entre villages, les statues ont été renversées et laissées à l'abandon.
Petit résumé culturel (pour ceux qui ont le courage de lire : p)
L’île avait à l'origine son propre écosystème avec des espèces uniques, jusqu'à l'arrivée des hommes... Les premiers habitants étaient des polynésiens qui ont franchi tout le Pacifique sur leurs pirogues à la recherche de nouvelles terres à coloniser. Ça explique pourquoi la langue rapa nui ressemble beaucoup au tahitien.
Les habitants de l'île ont commencé à sculpter les moai aux environs du XIIIe siècle dans les pentes du volcan Rano Raraku. Du découpage dans la roche au dressage des statues pour la finition, ça nécessitait plusieurs mois à 50 personnes ! Le plus grand jamais sculpté mesure 21m mais n'a jamais été extrait en entier de la roche...
Les moai étaient créés en l'honneur d'ancêtres et rois du passé qui veillaient sur les vivants. C'est pour ça qu'ils regardent toujours vers le village, donc souvent l'intérieur de l'île. Une fois les moais sculptés, ils étaient transportés de la carrière jusqu'aux "ahu", les plate formes réparties dans chaque village. Autant dire que faire bouger une statue de 100 tonnes sur 20 km, ça devait pas être de la tarte ! D'ailleurs, les archéologues ont avancé plusieurs hypothèses sur les techniques utilisées : faire rouler la statue sur des troncs d'arbres, les faire marcher comme un frigo, etc. Une fois dressés sur les ahu, on leur creusait des orbites, on y installait les yeux taillés dans la pierre, et hop, un moai de fini !
Malheureusement pour les habitants, leur frénésie de création des moai (400 statues en cours de fabrication) et l'augmentation de la population entraînèrent un épuisement des ressources de l'île (sans arbres, plus de barques pour aller pêcher !). Des guerres éclatèrent entre villages, entraînant l'arrêt brutal des constructions des moai mais aussi leur destruction, puisque faire tomber un moai équivalait à tuer les dieux du village et donc affaiblir son adversaire. Quand les premiers européens sont arrivés sur l'île (un certain hollandais un jour de Pâques au début du XVIIIe siècle), ils ont ainsi trouvé une île et une population plutôt mal en point...
La suite dans le prochain épisode !
Ah les photos sont magnifiques! Je jure que vous sautez de plus en plus haut!
RépondreSupprimerProfites-bien!
E
P.S. Qui aurait peur des nids de poules en conduisant? C'est les bosses qu'il faut eviter :)
Triste histoire que celle de cette île. J'avais lu ça en... Norvège, dans le musée consacré au Kon Tiki.
RépondreSupprimerJe vois que vous n'avez pas perdu votre goût pour les photos LOLesques ! :D
Histoire passionnante (si, si, j'ai lu jusqu'au bout !). Par contre, on voit personne à part vous sur les photos, y'avait des touristes la bas ? A quoi ressemble un village sur l'ile de Pâques ? :-)
RépondreSupprimer@Emily : et oui, ça fait 5 mois qu'on s'entraîne à sauter quand même ;)
RépondreSupprimer@Jun : triste oui et c'est pas fini ! La suite dans le 2e article sur Rapa Nui !
@Ahmed : merci d'avoir lu ;) Un peu de culture, ça fait jamais de mal ! Juin, c'est la basse saison sur l'île donc quasi personne ! Et le village... c'est encore plus petit que Tiznit !!
Petit, petit... d'accord, 4 000 habitants, mais c'est tout de même le lieu de la dernière née des Alliances Françaises. Et toc !
RépondreSupprimerBeaux paysages, fascinants géants. Et pas mal, vos photos de famille. J'aime : les pukaos ! On apprend plein de trucs, avec vous. Vous devriez vendre votre voyage à France 5 !
La prochaine fois ce sera en español, pour vous faire bosser un peu !
vous faites bien mumuz avec le trépied quand même ^^
RépondreSupprimerE.F