Bons jours à tous (le pluriel est important… sisi !) et bienvenue dans ce nouvel épisode de IT versus wild. C’est parti pour un article où on va suer, où on va courbaturer, où on va suffoquer ! Va falloir vous accrocher parce qu’on est parti pour le yoyo ascensionnel ! Au programme : vulcanologie, apesanteur et roue libre !
Chacaltaya, le volcan des cimes
On commence la journée par une petite ascension ! Oh pas grand-chose, trois fois rien, une centaine de mètres de dénivelé sur les pentes d’un volcan aux portes de la ville… de quoi atteindre le point culminant à 5430m d’altitude ! Alors bien sûr, le point de vue est imprenable : La Paz d’un côté, le lac Titicaca de l’autre (la partie « lapin » du lac), et tous les sommets environnants (dont le Wayna Potosi et l’Illimani), le tout juste en tournant sur soi-même.
Sans oublier les lacs et lagunes multicolores chères à certain(e)s ! Mini quizz entre deux foulées vers le sommet : d’où proviennent les différentes couleurs que vous pouvez admirer sur les photos suivantes ?
Autre fait notable : le site était avant une station de ski ! On en voit les vestiges grâce aux chalets encore présents, un câble ressemblant à une remontée mécanique et quelques autochtones s’essayant à la pratique. La station a fermé puisqu’il n’y a plus suffisamment de neige. Damn you, global warming!
Et comme chacun sait (sinon, ça sera la minute éducative), qui dit 5 430m d’altitude dit mal de l’altitude : mal de tête, difficulté à respirer, manque d’oxygène, j’en passe et des meilleurs. Alors bien sûr, nous ne sommes pas surhumains, on ne s’est pas pointé là la fleur au fusil en mode « trop facile ». Eh oui, on a triché, on s’est dopé. Notre secret ? La feuille de coca. Il s’agit bien de la feuille de cette plante célèbre pour sa consommation lors de rites chamaniques de pauvres erres en quête de sensations. La version feuillue ressemble à une herbe à chat pour humain : ça te fait passer le mal de l’altitude, ça te coupe la faim et ça te file la patate. Cocktail parfait pour affronter l’épreuve qui nous attend !
Bon dans les faits, ça a plus un aspect folklorique qu’autre chose. Il faut vous imaginer que vous devez vous caler une quinzaine de feuilles de laurier entre la joue et la gencive, les laisser mariner pendant quelques heures en faisant gaffe à n’avaler que votre salive et pas les petits bouts de feuille qui se détachent et recommencer dès que la fournée n’a plus de jus. La pratique demande un peu d’entraînement.
Les effets constatés sont principalement une légère anesthésie de la joue, un profil de hamster (mais pas de face, vous n’avez qu’une seule bajoue) et un goût bizarre en guise de deuxième bouche. Mais on y prend vite goût et on se trouve même à commander des « mate de coca ». C’est donc un met à ranger dans la catégorie des spécialités locales.
Et tout ça en une petite matinée seulement ! Comme on est encore plein d’énergie, on fonce vers la…
Valle de la Luna
La vallée de la Lune (traduction approximative) se situe dans la partie basse de La Paz. C’est la partie repos du guerrier avant l’assaut final. Pas de problème lié à l’altitude, pas d’effort surhumain, ici, on a droit à une petite balade paisible dans un paysage lunaire (sisi !). Le relief fait penser à une étendue de grosses stalagmites ridées, résultat de millénaires d’érosion. Certaines formes sont très étranges, on rencontre par exemple un énorme rocher posé tout en haut d’une figure d’érosion, le tout surplombant toute la vallée. Pour la petite histoire, les locaux l’appellent « el sombrero de la mujer ». Nous cherchons encore l’angle qui fera ressortir cette fantaisie.
Et après la montée en altitude, la descente aux enfers, sur…
The Death Road
La liaison historique entre La Paz et la ville au nord est une piste de terre à flan de montagne, parfois large d’une paire de mètres seulement. L’abîme est de plusieurs centaines de mètres. La pente est raide. Le climat humide assure un brouillard fréquent et dense. Elle était quotidiennement empruntée par quelques nombres de véhicules, et ce dans les deux sens. Tout engin à roues y passait, du simple vélo au camion transportant des poulets. Toutes ces conditions réunies amènent à un constat choc : 300 morts par an. C’est ainsi qu’elle devint la route la plus dangereuse au monde, également connue sous le nom de « la route de la mort » !
Depuis, c’est plus cool. Une vraie route, avec bitume et garde-fous, a été construite et la route de la mort n’est plus pratiquée que par les habitants des alentours. C’est donc devenu le théâtre d’un défilé de cyclistes en recherche de sensations fortes, dont nous faisons bien entendu partie ! Et c’est parti pour une journée entière de descente à fond les ballons ! Au programme, un parcours de 63 km entre La Cumbre (4 700m d’altitude) et Yolosa (1 200m d’altitude), des passages dans les nuages et le brouillard, des changements de température (on part en polaire et blouson pour finir en t-shirt léger).
On atteint assez rapidement la piste de terre, notre terrain de jeu ! Et c’est parti pour 5 heures de descente effrénée ! On en prend pour notre grade entre la route défoncée, les virages serrés sous les cascades et les crevaisons. On est secoués, on a mal aux cagnes et aux poignets mais on garde la pèche jusqu’au bout !
Et comme nous sommes tous également un peu acrobates, on en profite pour faire pleins de poses débiles qui rendent ‘achement bien en photo ! Mention spéciale aux monos qui dévalent la pente sans regarder la route pour nous filmer et nous prendre en photo en pleine action.
Arrivés en bas, on est un peu dans les choux. Il faut dire qu’on pédale depuis 9h le matin, qu’il est 15h et qu’on n’a rien dans le ventre depuis 10h ! Heureusement, tout en bas nous attendent buffet, piscine et moustiques, pour un repos bien mérité après 2 jours non stop !
Sur ce, je vous laisse, j’ai un bus à prendre direction le soleil.
Batista